Programme des travaux comité d’experts EE

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Programme des travaux du comité d'experts sur l'empreinte écologique

Le constat de départ est que le débat sur les stratégies de durabilité n’est pas entré véritablement dans le vif du sujet. Il existe de nombreux freins organisationnels et structurels, tels que la complexité des réglementations, la multiplicité des acteurs ou encore la mainmise du foncier, auxquels viennent s’ajouter en France une approche rationaliste, pour ne pas dire technocratique, qui privilégie la planification en amont aux démarches d’amélioration continue anglo-saxonnes, fondées sur le retour d’expérience.

Un désintérêt notoire des citoyens pour les enjeux politiques et civiques constitue un frein culturel supplémentaire. On se complait ainsi dans le statu quo : au fond, beaucoup d’acteurs ne veulent pas d’un outil synthétique de mesure des performances environnementales, qui mettrait en équivalence l’ensemble des actions qu’ils ont programmées et mises en œuvre.

Objectifs et axes de travail

La réunion de lancement du Comité d'Experts (D. Bourg, C. Brodhag, C. de Perthuis, G. Férone, P-N Giraud, T. Nghiem), qui a eu lieu le 15 Décembre 2003, avait pour but de permettre un premier échange d’idées et de points de vue, de définir les objectifs et les axes du programme pour 2004, et de caler les stages d’étudiants ainsi que le fonctionnement du Comité d'Experts.

Le Comité a validé 3 grands objectifs pour les travaux sur l’empreinte écologique :

Consolider l’outil et s’assurer d’une convergence dans les approches proposées sur le marché.
Expliquer l’urgence de l’action au public et aux décideurs. Pour cela, bâtir des scénarios et montrer concrètement les grands leviers de changement.
Développer des pilotes exemplaires pour montrer qu’on peut agir et faire bouger le marché.

Les grands axes de travail du Comité d’experts ont été ainsi définis :

Caler la méthodologie : définir le périmètre de calcul et les choix sur les tables de conversion, répondre aux questions d’ordre méthodologique, être transparent sur les hypothèses
Développer la connaissance (KM) : développer une veille en France et à l’étranger sur les initiatives existantes, tirer les implications des scénarios et développer des recommandations au niveau national, développer des leviers d’incitation économique
Faciliter le montage et la conduite de projets : sensibilisation sur les enjeux, aide aux pilotes en termes de suivi et de facilitation, de structuration de projet et d’articulation avec les acteurs privés
Lobbying : développer un relais politique, diffuser largement l’indicateur

Articulation des travaux

Le groupe d’experts a pour vocation de développer les applications pratiques de l’empreinte écologique (‘front office’). Outre la nécessité de rendre la méthodologie plus transparente, cela nécessite de tester si celle-ci est applicable à des entreprises et des collectivités.

Ce travail s’articule avec celui du GFN (voir encadré), orienté pour sa part vers le développement des coefficients de conversion et des bases de données nécessaires aux calculs nationaux (‘back office’).

Les acteurs de l’empreinte écologique

Le Global Footprint Network (GFN) a été créé en mars 2004. Il a pour objectif de renforcer la crédibilité de l’empreinte écologique et de mettre l’outil dans le domaine public. L’objectif visé à terme est l’adoption de l’empreinte écologique par les gouvernements comme outil de mesure et de planification en matière de développement durable.

Les axes de travail du GFN sont :

Organiser et animer une communauté de l'empreinte écologique, à travers des sites Internet, des conférences, la diffusion d'informations et de publications.
Assurer la mise à jour et l'amélioration des "Comptes nationaux d'empreinte écologique", qui sont des calculs détaillés de l'empreinte écologique des pays et servent de référence pour tous les calculs.
Renforcer la rigueur scientifique de l’outil en améliorant de manière permanente la méthodologie
Développer des standards de qualité pour les calculs d'empreinte écologique, leur usage et la communication.

Sous l’égide de Mathis Wackernagel (PhD), co-inventeur de l'empreinte écologique reconnu comme l'autorité internationale en la matière, le GFN regroupe actuellement 23 conseillers scientifiques et politiques comprenant des anciens dirigeants (Oscar Arias, Fabio Feldman…), des scientifiques reconnus (William Rees, Lester Brown, Edward Wilson, Jorgen Randers, Herman Daly, David T. Suzuki…), des universitaires et activistes renommés (Wangari Maathai, M.S. Swaminathan, Manfred Max-Neef…) et compte plus de vingt organisations associées : ONG, gouvernements, privés, universités…

Les consultants (Best Foot Forward, Redefining Progress, Empreinte écologique SARL…) utilisent l’empreinte écologique comme l’un de leurs outils de mesure de la durabilité, dans le cadre des services qu’ils offrent à leurs clients. Bien qu’ils soient conscients de l’intérêt de promouvoir le concept pour en développer les usages, ils protègent leurs intérêts en s’assurant la propriété intellectuelle et en créant des logiciels propriétaires de l’outil, ce qui a pour conséquence de décridibiliser le marché.

Les instituts de recherche (Stockholm Environment Institute, EPA Victoria, Angenius…) effectuent un important travail sur le développement de méthodologies et l’élaboration de scénarios prospectifs à destination des différents acteurs de la société (collectivités, entreprises…). Encore fragiles, ces travaux demandent encore à être consolidés par un retour d’expérience acquis via une mise en application concrète à grande échelle, notamment sur le marché des entreprises.

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